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L'avis ne fait pas Lemoine !
L'avis ne fait pas Lemoine !
  • Comme disait Clint, "les avis c'est comme les trous du cul, tout le monde en a un !" Guillaume Lemoine vous propose donc le sien, avec toute la modestie et la mauvaise foi qui le caractérisent. Sorties ciné, films cultes, navets... tout y passe !
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16 juin 2013

Not so fast and not so furious

fast and furious 6

 

Il y a deux ans, Fast and Furious 5 avait surpris tout le monde en s'imposant comme l'un des plus gros cartons au box-office grâce un épisode résolument orienté vers l'action bien burnée qui avait surpassé sur tous les plans le Expendables : Unité Spéciale de Stallone sorti quelques mois plus tôt. Pêchu, divertissant, audacieux, absolument pas cynique et porté par un Dwayne "The Rock" Johnson plus charismatique que jamais, ce cinquième volet avait su renouveler totalement la saga et avait propulsé son réalisateur Justin Lin (aux commandes depuis le quatrième épisode) au rang de metteur en scène le plus en vue du moment. Pressenti sur tous les futurs gros projets des grands studios (on a même parlé de lui pour mettre en scène Terminator 5), Justin Lin est finalement resté sourd à toutes ces propositions plus ou moins indécentes pour emballer un dernier épisode de sa saga fétiche avant de partir vers d'autres horizons. Mais vu la qualité de ce Fast and Furious 6, on se dit que le bonhomme aurait finalement mieux fait de quitter le navire tant que celui-ci était encore à flot...

 

Dans Fast and Furious 6, l'agent fédéral Luke Hobbs (Dwayne Johnson) retrouve Dominic Toretto (Vin Diesel) et Brian O'Conner (Paul Walker) afin qu'ils rassemblent leur bande pour l'aider à appréhender un gang de casseurs motorisés qui lui échappe depuis des mois. Si la mission est un succès, toute la fine équipe, traquée par toutes les autorités connues, sera graciée définitivement et pourra jouir en toute liberté d'une existence très confortable grâce aux millions de dollars gagnés lors du casse de Rio dans l'épisode précédent. A la fin du dernier volet, justement, on apprenait que Letty (Michelle Rodriguez), le grand amour de Dom que l'on croyait décédée depuis l'épisode 4, était vraisemblablement en vie et il s'avère ici qu'elle fait partie du fameux gang que doit traquer la bande de Vin Diesel. Dom va donc faire de cette mission une affaire très personnelle... Et la traque du gang va finalement passer au second plan dans le déroulement du film, devenant un gros prétexte pour nous narrer la quête désespérée de Dominic Toretto pour retrouver l'amour qu'il croyait perdu.

On assiste encore une fois à un Ocean's Eleven version gros bras et grosses cylindrées, avec une séquence pour ré-introduire chaque membre de l'équipe dans son contexte particulier et dans laquelle Dom, tel Nick Fury dans Avengers, leur téléphone pour leur demander de se réunir tous ensemble à nouveau en leur gueulant à l'oreille un bon gros "Torettos, assemble !" (non là j'extrapole légèrement ). Mais si les scènes de préparatifs du casse étaient très détaillées et très bien foutues dans l'épisode précédent, là elles sont très vite éludées et ne sont qu'un prétexte pour nous servir quelques gags plus (l'achat des voitures de luxe par "The Rock" et Ludacris) ou moins (l'essai du harpon) réussis. Quant aux membres de la bande adverse, prétendument pensés pour être des sortes de reflets maléfiques de Vin Diesel et ses amis, ils n'ont au final aucune espèce de consistance psychologique et se contentent d'être, comme leurs gentils homologues du côté lumineux, de bons vieux archétypes du cinéma d'action (le chef qui se la joue méchant mais cool, le gros costaud pas finaud, la nana psychorigide froide comme un glaçon, la grande gueule, etc). En fait, tout ce qui intéresse vraiment Justin Lin dans cet épisode, c'est de filmer un Vin Diesel tellement décidé à reconquérir sa Michelle Rodriguez adorée qu'il se débarrasse en deux secondes chrono de la sublime Elsa Pataki (quel homme sensé choisirait Rodriguez plutôt que Pataki, franchement ?) et qu'il ne se rend pas compte que la présence de sa Letty chérie dans les rangs ennemis est due à l'astuce narrative la plus conne et la plus utilisée de tous les temps.

Evidemment, on ne le répétera jamais assez, un bon film d'action peut très bien se révéler hyper efficace malgré un scénario réduit à peau de chagrin et on a encore vu de glorieux exemples ces dernières années (The Raid, Expendables 2, Avengers ou Taken premier du nom) mais Fast and Furious 6 ne fait malheureusement pas partie de cette catégorie. Se voulant très (trop ?) ambitieux avec ses 130 minutes au compteur, le film de Justin Lin accumule les grosses baisses de rythmes et tente de gonfler artificiellement sa durée de vie avec des twits narratifs énooooooormes (vous vous souvenez de 24 et de sa taupe planquée chaque année à la CTU ?), des séquences totalement inutiles (à part pour donner un peu de temps de présence à un Paul Walker totalement effacé, je ne vois pas où se situe l'intérêt de son séjour en prison) et un final à rallonge (et là je ne parle pas seulement de la piste d'atterrissage de 720 km).

Est-ce que le film se rattrape avec des séquences d'action dantesques ? Même pas ! Pourtant, les festivités démarrent plutôt bien avec une première grosse course-poursuite nocturne dans les rues de Londres très bien filmée, ni trop longue ni trop courte et plutôt inventive malgré une paire de cascades piquées au récent Dernier Rempart de Schwarzie (du moins c'est ce qu'il m'a semblé). Pour le reste du métrage, le bilan est plutôt mitigé et surtout bien fade comparé à l'épisode 5 qui nous proposait entre autres une séquence inaugurale ébouriffante, une fuite endiablée dans les favelas de Rio et un final destructeur et culotté avec ses deux bagnoles tractant un coffre-fort aussi énorme que celui de l'oncle Picsou. Là on se contente d'une poursuite sur autoroute que la présence d'un tank (qu'il aurait mieux fait de ne pas dévoiler dans la bande-annonce) ne sauve pas de la monotonie et qui se conclut par deux personnages défiant les lois de la gravité dans une scène tellement "over the top" qu'elle provoque surtout l'hilarité. Quant à la séquence finale dans l'avion roulant sur la piste d'atterrissage sans fin déjà évoquée plus haut, elle est vraiment très laborieuse, visuellement assez moche (elle aurait gagné à être filmée de jour), gâchée par des ralentis d'un autre âge et l'absence de sensation de danger et d'urgence, et elle se termine elle aussi par une pirouette tellement dénuée de tout réalisme (parce qu'il en faut un minimum dans un bon film d'action) qu'elle en devient ridicule. Et côté baston, le bilan est carrément famélique. Oubliez les frissons de plaisirs provoqués par les corps-à-corps virils entre "The Rock" et Vin Diesel dans l'opus précédent, là on ne vous offre qu'un sympathique crêpage de chignons entre Michelle Rodriguez et Gina Carano ainsi qu'une petite bastounette finale timide qui, si elle se termine de manière plutôt classe, ne vous empêchera pas de rentrer chez vous avec votre frustration sous le bras.

Un point sur le casting pour conclure. Vin Diesel, en mode marcel et regard de veau a laissé son charisme aux vestiaires et nous débite des répliques plus connes les unes que les autres. Heureusement que Riddick arrive bientôt pour nous offrir une image plus flatteuse du garçon ! Dwayne "The Rock" Johnson qui était LA méga grosse surprise de Fast Five, au point de faire de l'ombre à tout le casting, a totalement été abandonné sur le bord de la route et n'en glande pas une de tout le film. Paul Walker est transparent, Michelle Rodriguez nous ressert non-stop la moue énervante sur laquelle elle a construit toute sa carrière, et Jordana Brewster (alias Mia Toretto) est pratiquement absente du long-métrage, sans doute à cause des tournages de la série Dallas. Luke Evans, lui, compose un bad guy bien moins charismatique que Joaquim de Almeida dans l'opus précédent. En fait, les seules satisfactions côté casting sont à mettre au profit du très attachant couple formé par Han (Sung Kang) et Gisele (Gal Gardot) et de la nouvelle venue dans la série, la très punchy Gina Carano révélée par le récent Piégée de Steven Soderbergh.

Pour conclure, Fast and Furious 6 est donc une réelle déception, surtout lorsqu'on le compare à son prédécesseur au succès inattendu et plus que mérité. Bien qu'il procure un divertissement tout de même assez honnête, le film pêche sur beaucoup trop de points pour qu'on puisse recommander son visionnage. Malgré tout, sa scène post-générique (qui arrive d'ailleurs bien avant la fin du dit générique) est assez alléchante et riche en promesses pour donner envie de surveiller de très près la sortie du septième opus !

 

Verdict : 8/20

 

< Fast and Furious 6 (Titre original : The Fast and The Furious 6). Un film de Justin Lin avec Vin Diesel, Dwayne Johnson, Paul Walker, Michelle Rodriguez, Luke Evans, Gina Carano, Sung Kang, Ludacris et Gal Gardot. Sortie française : le 22 mai 2013.

 

 

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Commentaires
M
C'est marrant, mais ça ne m'étonne pas au niveau de la note.
F
Pour commencer, je suis étonné d'apprendre qu'il ai eu dans l'histoire un bon "Fast and Furious"! <br /> <br /> <br /> <br /> Ensuite, même le résumé me fais chier, et les grosse blindée conduis par de gars musclé faisant de courses, bah c'est trop pas mon kiffe (j'ai beau vérifié tous les jours, mais oui je suis bien un mec pourtant)!
G
Et bien justement ma chère Titoune, quand j'étais allé voir le 5 en traînant des pieds, je m'attendais à prendre du caca plein les yeux ( et la bouche ) et j'avais finalement pu goûter au subtil chocolat dont tu parles si bien ! Et là ce fut le contraire, je me suis fait avoir.<br /> <br /> P.S. : Beau sens de la métaphore, chapeau ! ;)
T
En même temps, quand tu sais que tu vas mangé du caca, faut pas s'attendre a avoir le gout subtil du chocolat noir caramelisé en bouche. :)
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